Les pigeonniers en Provence
 

En Provence, pays de Droit Écrit, les habitants propriétaires ont construit de nombreux pigeonniers sans la permission des seigneurs qui auraient pourtant souhaité en toucher une redevance.
Les pigeonniers se multiplièrent dès le XVIIe siècle. La royauté souhaitant taxer tous les propriétaires de pigeonniers, nobles et roturiers, tous contestèrent et l’Assemblée de 1684 annonça l’abolition de la taxe par le roi.
La chasse aux pigeons était alors interdite, l’élevage de ces volatiles étant une activité agricole.
Le pigeon « volant », ou biset, a prospéré en Provence, du pigeonnier sauvage, clocher, combles, trous de mur, aux pigeonniers des plus élaborés des grandes bastides ou des châteaux.
C’est le cas dans nos petites communes rurales où l’on peut voir des pigeonniers de plein champ, ou dans les fermes et même dans dans les villages.
Son nid se présente sous une multitude de formes, de la paille à la simple caisse aménagée et surélevée dans une grange, en passant par le panier en osier, en paille tressée ou la cuvette en terre cuite suspendus, jusqu’au casier en brique ou en lauzes, et aux diverses formes de boulins en argile issus de l’atelier du potier de proximité.
Les pigeonniers qui subsistent aujourd’hui, à l’intérieur de structures rondes ou carrées, dans un corps de bâtiment ou isolés, en occupent la partie supérieure. Ils sont souvent délabrés. On reconnaît encore parfois le cagnard où les pigeons aiment à prendre le soleil, la plage d’envol et les faïences qui entourent la grille d’envol pour dissuader les prédateurs comme les rats.Nombre de pigeonniers tombent en ruines ou agrandissent les habitations.
Autrefois,jusqu’aux années soixante, le jeune pigeon était un mets recherché pour améliorer l’ordinaire. Aujourd’hui, il est exterminé en ville pour des raisons d’hygiène et abandonné en campagne en raison de l’évolution des pratiques agricoles

Le pigeonnier de Saint André

Construit en 1850 il est le témoin de l’activité liée à l’économie agraire jusqu’en 1950 ; ce type de construction est destiné au seul animal à avoir un bâti propre. Le pigeon  est fidèle (un couple dure toute la vie) très prolifique (8 couvées par an) se nourrit seul autour du pigeonnier de graines sauvages et  de celle laissées dans les champs. Son élevage ne coûtait quasiment rien. Marchandise facile à transporter vivante au marché, il constituait un apport de viande fraîche en un temps où  celle-ci était difficile à conserver.  Le pigeonnier a été restauré  en 2000 par l’association Alpes de Lumières, le conseil municipal de L'Escale,  le district de la moyenne Durance et le conseil général.